Le Moujik, c’est tout d'abord Yann Berriet qui délaisse un temps sa compagnie originelle Crache-Texte pour se tourner vers des projets plus personnels. Mettre de côté sa discipline, l’improvisation, sans la renier. Et assouvir ce besoin, cette envie de texte. L’étincelle viendra de rencontres fortuites.

Tout d’abord avec Iakov, personnage centrale de la nouvelle de Tchekhov, Le Violon de Rothschild. Comme un grand père, comme une part de soi. Un personnage auquel s’attache tant Yann Berriet qu’il sent que cette rencontre va le modifier longuement.

La seconde rencontre se passe lors d’un travail de deux semaines autour du Récit au Théâtre au sein de La Manufacture de Nancy et du NEST de Thionville. Celui qui le dirige, bien qu’inconnu de Yann Berriet, est un grand du théâtre français : Jean-Yves Ruf. C’est lui qui permettra aux fantômes du texte d’apparaître. Dès la première lecture, on sent que quelque chose se passe, quelque chose qui ne s’arrêtera pas, une fois les portes de ce laboratoire fermées.

Le worshop fini, le travail reprend seul. Mais au fil des lectures, une voix s’installe aux côtés de Iakov. Plus que s’installer, elle s’impose. Peu à peu, il se rappelle qui en est la propriétaire : Charlène Ploner, rencontrée lors de projets précédents. Ses chants, sa contrebasse, sont le pendant féminin dont le spectacle avait besoin.